jeudi 20 septembre 2012

Plus d'un mois sans écrire ! Ce n'est pas que je n'ai rien à dire, c'est que je ne prends plus le temps de le faire. Le temps qui se rafraîchit et un après-midi de relâche perdu dans la frénésie de mes cours me permettront peut-être de m'y atteler aujourd'hui. 

Seccotine et moi avons déménagé dans un studio plutôt lumineux situé un peu en périphérie du centre-ville. Ex-Belle-Maman n'ayant pas guidé mon choix, peut-être possède-t-il un certain nombre de défauts : les commerces ne sont pas tout près, il y a un peu de vis-à-vis dans le salon... Mais c'est un petit appartement calme, avec beaucoup de charme et nous nous y plaisons bien. C'est la première fois que je vis seule (seule humaine, j'entends) et c'est très reposant. Quand je rentre chez moi, toute la pression de la journée retombe  et je n'ai plus à me soucier de paraître aux yeux de quiconque.

Je n'exclue pas pour autant l'idée d'emménager avec Paul un jour. Quand je suis dans mon appartement, je ne souffre pas de la solitude, mais Paul me manque. J'ai hâte d'être le lendemain pour qu'il vienne me chercher à la sortie du lycée. On flâne un moment dans les ruelles ensoleillées, on fait une halte dans un parc pour se raconter nos journées et il me raccompagne chez moi. La semaine, il n'entre pas car tout n'est pas toujours bien rangé, le ménage date parfois un peu et Seccotine a souvent fait des siennes, cassant un bibelot par ci, déchirant un rideau par là. Il me quitte donc à ma porte, me serre contre lui et m'embrasse avec douceur en me souhaitant une bonne soirée. Si l'appartement est dans un état acceptable, j'autorise parfois une petite caresse à Seccotine. Mais normalement, il n'entre chez moi que le week-end. Le week-end, nous passons ensemble quarante-huit heures non stop.

Quand je fais le compte des heures passées avec Paul à dire n'importe quoi, à rire, à s'embrasser, à faire l'amour, je suis effrayée de constater que je consacre moitié moins de temps à mes études que l'année dernière. L'année dernière, Aurélien travaillait tout le temps et je n'avais d'autre choix que de l'imiter car, dans le cas contraire, je me sentais complètement désœuvrée. A l'inverse, Paul travaille peu pour sa licence d'histoire de l'art : chaque soir, nos balades durent une heure ou deux, et le week-end, quand j'essaie de revoir mes cours, il se contente de me regarder faire avec deux grands yeux bleus qui ne favorisent pas la concentration. Invariablement, je finis dans ses bras, à l'écouter me raconter des histoires édifiantes à l'oreille, et, bercée par sa voix toute douce, je me prends à rêver que le week-end ne finisse jamais.

Conséquence de cela, mes notes baissent et j'occupe de moins en moins le haut du podium en prépa. Mes profs s'inquiètent, certains s'enquièrent de ma santé, de celle de ma famille. Mais non, désolée, je n'ai aucune excuse. Et si je rate le concours de l'ENS au printemps prochain, ce sera uniquement de ma faute.

Parce que je suis amoureuse.